Le facteur a fini par me laisser seul, méditatif. Même au
festival, il n’y avait personne. C’était la loose totale. Le gouvernement
aurait dû me payer pour emménager ici, pas l’inverse !
Pour mon travail, je devais augmenter ma logique, et quoi de
mieux pour ça que de résoudre des énigmes d’échecs. Je suis resté longtemps au
parc : le temps de voir, en vrac, une biche, un serpent, un cheval
sauvage, des insectes divers et variés, mais rien, strictement rien, qui ressemblait
à des humains. Heureusement, mon chef m’appela.
- - Je t’ai trouvé un collègue !
- - Alléluia !
A nous deux, on arrivera peut-être à repeupler cette ville !
Le lendemain, je retournais au festival (après le travail,
bien évidemment, vous croyez quoi ?). J’étais de bonne humeur, mon collègue
s’avérait être très sympa. J’avais enfin rencontré ma femme de ménage (je croyais
que c’était un ectoplasme), et ma première étoile de célébrité m’avait valu de
croiser le regard du paparazzi la plus sexy de la ville.
En arrivant au festival, j’arborais donc un immense sourire,
celui de l’homme à qui tout réussi. Finalement, ma chance a continué, puisque
je rencontrais un autre personnage de chair et de sang.
L’homme m’a hélé.
- Dis, tu fais du patinage avec moi ?
- Oh, ok, pourquoi pas, je n’en ai jamais fait, mais
bon ...
- Accroche-toi à moi, tu vas voir c’est facile.
Un gamin, sorti de nulle part, se mit à rigoler en nous
voyant !
- Oh les amoureux, oh les amoureux !
- Fiche le camp gamin !
J’ai pris un peu trop confiance
en moi. J’ai tenté un salto arrière double piqué sur la jambe droite … et ça a
fini en plat de la mort qui tue, entraînant mon compagnon par terre au passage.
- - Non, mais t’as fait quoi là mec ? Ne
t’avise pas de recommencer !
- - Ah ça va hein, je me suis fait mal mine de rien
avec ces bêtises.
- - Tu veux que je t’emmène à l’hosto ?
Mine de rien, avec l’argent durement gagné ces derniers
jours, j’ai enfin pu construire des murs et un toit. L’automne était arrivé, et
avec lui, les premiers frimas. -1° la nuit dernière. Je l’ai échappé belle.
Fort d’une deuxième promotion nouvellement obtenue, j’ai
décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur, et d’aller visiter la ville.
Si je m’adaptais à mon terrain, rien ne dit que je ne pourrais pas le faire aussi
avec la ville. Bien m’en a pris. J’ai rencontré la plus jolie créature que j’ai
jamais vue. Arlène. Le courant est tout de suite bien passé entre nous. Son
seul défaut : être un vilain paparazzi.
Arlène est venue me voir le lendemain à mon travail. J’ai eu
le souffle court, le cœur battant, et des papillons dans le ventre. Je ne sais
pas si je suis en train de tomber amoureux, mais ça en a tout l’air.
A tel point que j’ai accumulé gaffe sur gaffe.
- C’est pas mal ton boulot, comme ça t’es agent de
circulation ?
- Et oui, je viens d’être promu.
- Cool, je voudrais pas être médisante, mais t’as pas l’air
de rouler sur l’or.
- …
- Te vexe pas, va. T’es chou. Ça m’arrive d’envoyer
des piques, c’est mon signe astrologique qui veut ça, je suis scorpion.
- Je déteste les insectes, je les écrase, comme
des cafards.
Evidemment, elle s’est barrée, sans rien dire. Comme d’habitude.
Quoi que là, je me suis demandé si c’était pas ma faute.
EPISODE 3
EPISODE 1
EPISODE 3
EPISODE 1
Il a tout de même le minimum vital dans sa maison. Elle est un peu chelou cette Arlène.
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