Jean-José et Maggie avaient réussi à prendre quelques jours
de congés. Maggie était sur le point d’accoucher, et Jean-José, très stressé,
avait du mal à dormir. A tel point qu’il m’interpellait souvent. J’ai dû
hausser le ton.
- - Jean-José, va dormir, tu ne pourras pas aller au
boulot demain à ce rythme-là.
- - Mais je n’arrive pas à dormir. J’ai peur de ne
pas être un bon père.
- - Ne t’en fais pas, tu le seras.
- - En plus, j’ai des visions.
- - Des visions ? Comment ça ?
- - Je vois des extraterrestres m’envahir. Je
deviens fou je te dis.
- - Jean-José, il y a VRAIMENT un extraterrestre
dans ton jardin.
- - QUOOOOOOOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ???????
Les tensions avec Maggie devenaient palpables. Il faut dire
que la pauvre avait bien grossi et avait du mal à se déplacer. Et puis, elle
squattait les toilettes.
- - J’en ai marre !
- - Que t’arrive-t-il Jean-José ?
- - Ces toilettes sont toujours cassées. Maggie les
utilise beaucoup trop.
- - Ce n’est pas sa faute Jean-José. Les femmes
enceintes tu sais … Et tu ferais mieux
de l’aider un peu. Regarde-moi l’état de la machine à laver.
- - Elles ont toujours été comme ça.
- - Tu tiens une perle Jean-José. Si tu divorces, je
te renie.
- - Tu ne ferais pas ça.
- - Oh que si.
Jean-José, bon prince, avait décidé d’emmener sa douce au
centre-ville.
- - Tu as bien raison, Jean-José. Au moins, ça lui
changera les idées, elle en a bien besoin. Cependant, évite, s’il te plait, de
t’asseoir sur ce banc ?
- - Quoi ? Mais pourquoi ?
Prouuuuuttttttttt.
- - Voilà pourquoi.
- - Ces sales gamins. De la racaille !
- - Il faut bien qu’ils s’amusent !
- - Non, c’est de la dégradation de bien public.
-
- Je ne te savais pas si conservateur. Au fait
Jean-José, où est Maggie ?
- - Elle s’est fait une copine.
- - Vraiment ?
Maggie était allée trouver Rosy Welhollf.
- - Ah ma chère Maggie, je suis heureuse de trouver
une partenaire d’échec. Le club d’échec est rempli d’hystérique du genre de
Dilly Pidgin. Je la déteste cette vieille peau. Elle triche, et puis après elle
fait ouin ouin ouin, j’ai perdu.
- - Je n’ai rencontré Dilly qu’une seule fois. Je
suis allée lui réparer son téléviseur. Elle a une belle maison.
- - Ah ma pauvre, si vous saviez. Elle est sous la
coupe de sa mère, c’est évident.
- La pauvre Dilly Pidgin a dû avoir les oreilles qui sifflent
avec vous. Maggie, on bouge ?
- - Est-ce qu’on est obligé de rentrer à la maison ?
- - Non, tu es en congé maternité, tu as quartier
libre aujourd’hui.
-
J - J'ai un petit creux. Maggie, ne pourrais-tu pas
faire cuire des hot-dogs pour moi ?
- - Bien sûr mon chéri.
…
- Jean-José, ta femme est enceinte, et toi, tu pourrais tout
de même lever tes fesses du banc et te faire cuire tes hot-dogs toi-même.
- - Oh, ça va dis, tu ne vas pas me faire la morale
quand même.
- - Je suis là pour ça Jean-José, ne l’oublie pas.
- - Je ne suis pas doué pour la cuisine.
- - Je sais.
Jean José a été bien puni. Lui qui espérait éviter la carbonisation
des saucisses en a été pour ses frais.
- - Maggie est à peine plus douée que toi finalement.
- - Bah, même cramé c’est toujours des hot-dogs, et ça
remplit l’estomac.
- - C’est un point de vue.
Rosy Welhollf s’est approchée.
- - Moi aussi, ça me donne faim. Puis-je ?
Jean-José l’a regardé d’un regard noir.
- - Tu ne vas pas tous les manger Jean-José, tu peux
partager.
- - Mouais.
- Si je voulais le faire maigrir, c’est raté.