jeudi 17 mai 2018

PF - Episode 1 : La première journée de Philibert Foulecan




















La petite famille étant installée, plus ou moins confortablement, il s'est agit de trouver du travail. La pauvre Josyane avait d'abord émis le souhait de travailler au Spa. Cela a donné lieu à une scène mémorable, pour tous ceux qui étaient présents.

- Madame, que puis-je pour vous ?
- Où pourrais-je déposer un CV ?
- Alors, je suis désolée, mais pour postuler comme cobaye, il faut vous adresser à l'hôpital.
- J'aurais aimé travailler comme esthéticienne ...
- Ca ne va pas être possible là. Il n'y a pas de cabinet médical à proximité immédiate, d'ici que les clientes fassent une crise cardiaque en vous voyant ...

C'est fort vexée que Josyane est sortie du SPA. Elle décrocha immédiatement son téléphone pour joindre Philibert.

- Ils m'ont refoulé !
- Mais non ma grosse ! T'en fais pas, t'en trouveras, du boulot ...
- Et toi ?
- Moi ? Mais j'y travaille figure-toi.





















Et effectivement, Philibert était en pleine réflexion quand Josyane a appelé.

- 'Tain, va falloir que j'me mette à bosser. On est fichtrement sur la paille. Mais ch'sais pas quoi faire. J'sais rien faire. Et pis, fréquenter ces abrutis qui vivent à côté merci bien.

Les cris de ses enfants interrompirent ses pensées, d'un haut niveau philosophique, il faut bien l'avouer.

Papa, Brian m'a piqué mes jouets !
- Ah la ferme Madisonne, t'as qu'a lui foutre un coup là où je pense à ton merdeux de frère !

Et oui, Philibert est d'une classe folle, bel homme, distingué, raffiné, avec un vocabulaire soutenu, et surtout, surtout, un mari et un père exemplaire.
Mine de rien, la dispute lui avait donné une idée. 


- Ah mais dis donc la naine, tu m'as donné une idée ! Voilà la carrière qu'il me faut !

Aussitôt dit, aussitôt fait, Josyane rentrée, il prit ses cliques et ses claques, son fils dans les bras, et il se dirigea vers le repaire de brigands. 





















"Regarde Brian, ça c'est l'endroit où va travailler papa, il est beau hein ! Promets moi un truc fiston, tu suivras mes traces hein ?"

- Qui êtes vous ?
- On m'parle pas sur ce ton mec !

Evidemment, on ne parle pas non plus sur ce ton au type qui allait s'avérer être son futur patron. 

- Foutez le dehors !
- Arrêtez d'hurler pecnot ! J'suis là pour bosser moi ! Je suis le mal en personne !
- Tu vas arrêter tes fadaises, dégage je te dis ! Le mal c'est moi !

Oui, bon, il n'y en avait pas un pour relever le niveau. Et c'est après s'être traités de tous les noms d'oiseaux, que Philibert, atteint physiquement par la poigne des mafiosos, s'est incliné, et a, quand même, proposé ses services. Le Boss, Tony Lemalotru, a cédé. 

- Il est tellement con qu'il pourrait nous rendre des services.

Ou pas Tony. Tu ne sais pas à quoi tu t'engages en l'embauchant. Passons. 

- C'est qui ce gosse ?
- Une de tes futures recrues.

Tony eût un sourire. 

- Ah oui ?

Et voilà, Philibert avait vendu Brian (enfin, son avenir en tout cas).





















Philibert avait été bien amoché par Loulou l'Andouille et Dédé Aime les Maccabées. Il pestait corps et âmes. 

- Ah il m'a bien eu ce salaud ...

Ah oui, Philibert, mais en s'adressant à Tony Le malotru de cette façon, il ne fallait pas t'attendre à un traitement de faveur.

- Ah Brian, on rentre ! Ah mais merde, j'vois plus rien ! Ah le con ! Et ma jolie figure, non mais !

Euh, jolie figure, il ne faudrait pas exagérer quand même. 

- Nom d'un chien, j'ai quand même réussi à culbuter la Josyane.

Certes, mais on ne peut pas dire que ce soit une réussite esthétique non plus. 

- Oh la ferme ! Allez Brian, viens dans les bras de papa, on s'tire. D'ailleurs, y'a pire que moi !

Oui, y'a pire, en la personne de Jean-José, mais il y a aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux ...  La carrière professionnelle de Philibert commençait donc de façon légèrement chaotique, mais ça ne l'avait contrarié que sur le moment. 





















D'ailleurs la carrière de Josyane le préoccupait nettement plus.

- Toujours pas au boulot la feignasse ?

Josyane pleurnichait toujours, ce qui avait le don d'exaspérer Philibert. Déjà qu'il était légèrement en colère ...

- Ahhhhh mais qui m'a collé cette gourde ?

C'est toi, mais on ne le relèvera pas non plus. D'ailleurs, si on devait relever toutes tes incohérences, dans 10 ans, on y serait encore.

- Tu vas te trouver un job, vite fait, bien fait.
- Bien fait ?
- Pour ta poire oui. J'm'en fous qu'les gens y te trouvent bonne ... ou pas. Tu vas bosser, j'aime pas les faignants.





Et la journée de Philibert avait été tellement mauvaise, qu'il décida d'aller rendre visite aux voisins. Enfin, rendre visite ... 
Qu'est ce que tu fais, Philibert ? 

- Ahhhhhhh on m'a vu ! Foutez le camp les rats !

Ah, la gentillesse des Foulecan m'étonnera toujours. Toujours est-il que notre bon, notre généreux, notre roi de la pose et du standing, la superstar Philibert Foulecan avait le nez dans la poubelle de son voisin. Il marmonnait : 

- 'Tain, si je pouvais trouver un truc bien compromettant sur eux, ca serait le top de l'éclate.
- Genre quoi ?
- Genre Mario y trompe Cathy avec Victoria, ou mieux, avec Victor, comme ça ferait un bon scandale tout ça !

Evidemment, il rentré bredouille, excepté qu'il était couvert d'ordures. Sans blague ? 

Et comme ca l'avait rendu furieux (encore ? oui, encore), il s'est vengé sur la poubelle. 

- Saleté de poubelle, saleté de poubelle ...

Il en était encore à s'acharner tant et tant, que le voisin a, évidemment, fini par sortir de chez lui.

- Foutez le camp vous ! Qu'est ce que vous faites à ma poubelle ??
- Il va arrêtez de beugler comme un putois le PD là ?
- C'est moi que vous traitez de PD ?

Evidemment, comme vous l'aurez compris, Philibert allait se faire beaucoup, beaucoup, d'amis. Heureusement qu'il avait encore sa Josyane, qui, chose extrêmement surprenante, l'aimait encore beaucoup. Mais avait-elle le choix seulement ? 


mardi 15 mai 2018

JT - Episode 1 : L'arrivée de Jérémy






























Bonjour tout le monde, mon nom est Jérémy. Jérémy thesecond. Drôle de nom me direz-vous. Il n’est pas forcément facile à porter je l’admets. J’ai 30 ans, et toutes mes dents. Je viens d’arriver à Starlight Shores. J’ai trouvé un magnifique terrain au bord de la mer à acheter. Mais mon côté naïf a encore frappé. J’aurais dû me méfier du prix particulièrement attractif du terrain. Seulement 1000 dollars pour …. une vue magnifique !































Largement de quoi construire une maison, et une partie de la plage qui m’appartient. Je me suis senti comme un coq en pâtes. En ne voyant que le petit bout de mon nez. Car il y avait un prix. Et pas celui du terrain. Non. Déjà, les impôts m’ont matraqué, ne me laissant que 1000 dollars pour survivre … sans maison ! Et la deuxième chose, la pire pour quelqu’un de très sociable comme moi, c’est que la ville était …. Vide !































J’ai mis un peu de temps à réaliser ce qui m’arrivait. J’allais devoir tout calculer. Et tout ranger chez moi, ou plutôt devrais-je dire sur mon terrain, moi qui était habitué à un certain confort. A peine installé, j’ai dû récupérer du courrier. Déjà, les premières taxes fondaient sur moi.  Foncière, évidemment. Impôt sur la fortune. Impôt sur la quoi ?! A cause de mon super terrain, j’étais considéré comme riche ! C’est du délire. Taxe d’habitation. Mais et ma maison ? Décidemment, cette ville était un attrape-nigaud comme j’en avais rarement vu. Et qui a plongé la tête la première ? Jérémy Thesecond évidemment.































Parce que oui, quand on a que ça pour survivre, le premier qui me dit que je suis riche se prendra un pain dans la figure. Bien que mon terrain soit magnifique, je dois bien admettre que son sol est dur et salissant. Je me suis réveillé le lendemain totalement courbaturé, et totalement déprimé. J’avais eu froid ! Et encore heureux que j’ai eu l’idée d’emménager en été, sinon, on aurait probablement retrouvé mon cadavre totalement congelé.





















Comme il a fallu parer au plus pressé, j’ai dû trouver un travail d’urgence. La police locale recrutait. Je me suis rendu à l’hôtel de ville. Tous les guichets étaient fermés, sauf un. Je me suis dirigé vers la personne à l’air revêche qui stationnait derrière son bureau.
-          - Bonjour.
-          - Si c’est pour une déclaration d’arrivée, il faut se rendre au guichet B12.
-          - Je voudrais trouver du travail.
-          - Allez au guichet D38.
Je me suis dirigé vers ce fameux guichet. Un fantôme y triait des papiers. Quoi ? Un fantôme ? Mais où est ce que je suis tombé bon sang ?
-          - Bonjour.
-          - Je voudrais trouver du travail.
-          - Avez-vous rempli le formulaire 455-18-Y ?
-          - Qu’est ce que c’est que ce formulaire ?
-          - Vous le trouverez au guichet P42.
-         
J’en suis resté coi. L’administration et moi, ça avait toujours été compliqué, mais là, ça dépassait mon entendement.































Après des heures d’attente et d’errance, on m’a finalement embauché comme stagiaire à la police. Avec un maigre salaire à la clé. Ayant eu encore un peu de temps devant moi, je me suis rendu au plus grand parc de la ville, espérant y voir du monde. Je ne survivrais pas longtemps si je devais vivre en ermite. Un grand blond me héla.
-          - Salut mc.
-          - Euh bonjour.
-          - Tsraipasceluikivientdarriverparhasard ?
-          - Pardon ?
J’étais très mal. Je ne comprenais absolument pas ce qu’il me disait.
-          - Tasunairdefamilleaveckitusais.
-          - Je vous prierais de bien vouloir me laisser tranquille.
Je me suis éloigné, tout en sentant le regard inquisiteur de l’homme sur moi. Je tournais dans le parc comme un tigre en cage espérant trouver quelqu’un d’autre.































Il n’y avait personne. Rien. Pas un rat. Juste ce fou de blond, et les deux zozos de la mairie, dont un fantôme. Je regardais le ciel désespéré. J’avais l’impression qu’on ne me voulait pas que du bien. J’étais perdu dans mes pensées quand on m’appela.
-          - Tu joues ?
J’allais sauter de joie à l’idée d’avoir enfin trouvé un compagnon, mais hélas pour moi, ce n’était que cet oiseau de malheur de facteur, qui m’apportait facture sur facture. Je n’espérais pas recevoir de courrier dans l’immédiat. J’avais écrit à ma mère, qui vivait encore dans la capitale, Riverview, mais elle était tellement lente à répondre que je ne nourrissais aucun espoir.
J’ai pris un peu de bon temps avec le facteur. Il m’avait posé quelques questions personnelles, mais je me suis contenté de dire que je travaillais dans la police.
-          - Tu sais, ici, c’est un peu spécial.
Comme si je ne m’en étais pas aperçu.

EPISODE 2

lundi 14 mai 2018

RT - Episode 2 : Et tomber amoureux





















Le temps passait, et je me sentais de plus en plus seul dans cette contrée de fous. J'avais du mal à me faire des amis, ils ne m'intéressaient pas. En plus, ils parlaient tous de façon étrange, en avalant la moitié des mots. Cela ne faisait que quelques semaines que j'étais ici, mais je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qu'ils me disaient. Mais évidemment, il n'y avait pas un seul interprète. Qu'est ce que vous voulez ? Ils n'avaient jamais appris correctement le simsien. Je ne sais même pas quel langage ils utilisent ! Ils apprennent quoi à l'école ?

Tous les soirs maintenant, je regardais les étoiles. La nostalgie de mon ancienne vie se faisait de plus en plus forte. Il fallait absolument que je trouve un moyen de quitter ce bled pourri. A part Aurélien, et le garagiste, je ne connaissais personne. La solitude, ça n'aide pas à s'intégrer. Et puis, dans mon petit laboratoire, j'étais cobaye, les autres savants me méprisaient un peu. Je dois avouer que mon ego en a pris un sacré coup. Raison de plus de me défoncer pour avoir des promotions. Pour m'acheter une voiture, et partir, loin, très loin de Daisy City ! Et je passais presque des nuits blanches à rêver à un plan de fuite, ou a des choses beaucoup plus simples, ne serait-ce que prendre un bon bain.



















Partir au travail le lendemain matin m'a semblé être la chose la plus difficile à faire. Je n'avais aucune envie d'y aller. Pourtant, j'étais obligé, car tout ce que j'avais échafaudé la nuit précédente nécessitait des simflouz. En partant, du coin de l'œil, je vis le facteur approcher. Et zut ! Il y avait une composante que je n'avais pas prise en compte : les factures. Effectivement, en tant que propriétaire d'un terrain, je devais m'acquitter de divers impôts, la taxe sur les terrains, la taxe sur les maisons, la taxe de l'habitant. Quand j'ai vu pour la première fois la liste de tout ce qu'il faudrait payer, j'ai ouvert des yeux ronds comme des billes, et suis allé illico presto m'allonger sur le lit, un subit mal de crâne m'ayant envahi. Et le désespoir me reprenait. Je n'économisais que simflouz par simflouz, et de temps en temps encore. Parce qu'il me fallait aussi aménager mon habitat. La première chose que j'ai fait dans ma cabane (au fond du jardin hi hi) a été de mettre un sol. J'en avais plus qu'assez de marcher sur cette herbe qui me chatouillait les plantes des pieds, moi qui suis hyper sensible des pieds en plus ! Tout ça, ça a un coût. Comme le fait de me faire plaisir de temps en temps. Il me fallait une jauge d'aspiration au moins dans le vert pour pouvoir mettre mon plan à exécution. Et tout ça, ça n'était pas gratuit.






















Le lendemain, plein de bonnes résolutions, je décidais d'aller faire un tour au centre ville de Daisy City.

«  B'jour m'sieur. J'suis C'stantine. Ch'suis la ch'feuse de t'xi.

- Bonjour, madame.
- Mamzelle, ch'suis pô m'riée. Ze'tes célib', vous ?
- Euh … non. C'est à dire, je fréquente quelqu'un.
- Ch'ais sérieux ?
- Oui … Oui … Bien sur. Evidemment.
- Ch'ais dom'ge. »

Il fallait qu'elle me drague. J'ai coupé court. Je n'imaginais pas une seconde discuter avec elle de cette façon. Il n'y avait donc aucun autre homme à Daisy City pour qu'elle se jette sur moi comme si j'étais un appétissant poulet ? En plus, je n'avais même pas compris son prénom. Décidemment, cette ville n'était pas du tout ma tasse de thé. Enfin. J'allais quand même découvrir ce qu'elle contenait comme trésor de distractions, et dieu sait si j'en avais besoin. Nous sommes arrivés après un trajet d'environ vingt minutes. Je suis descendu du taxi, et j'ai regardé, émerveillé. Ca ne ressemblait en rien au quartier où j'habitais. Il y avait de tout. J'ai senti l'excitation monter en moi, et je me suis dirigé, le sourire aux lèvres, vers le premier lieu de plaisir devant moi, Le Lounge Bar de chez Chloé.























Dans le club, il y avait une atmosphère douceureuse et feutrée qui me plaisait beaucoup. J'allais m'installer au bar quand un plouc est venu m'aborder.
- hé mec, t'sais pô s'ki va arr'ver ? Y vont ouv'rir un aut' resto ! t'viendras hein ?

- Euh, on se connaît ?
- Nan, mais bon, on peut s'parler qu'même.
- Oui, oui, c'est sur.
- Ca s'ra pô loin d'ci. A quel'ques km .. sur l'route …
- Au fait, la route, elle est toujours toute droite ?
- Nan, elle fait un c'rcle. Y'a qu'une r'te à D'sy City. Elle fait l'tour d'l'ville, et pi elle r'passe par Old T'own, et pi elle r'vient à D'sy City. Mais elle est b'lle, la r'te. Tu d'vrais la voir.
- On verra, allez, je dois m'en aller, à bientôt.
- C'ca. A bien'ôt.
Et voilà cet abruti m'avait gâché ma visite. Je me faisais une joie de découvrir tout ce qu'il y avait à découvrir, et non seulement il m'a tenu la jambe pendant une heure, alors que je comprenais à peine son charabia, et en plus, il m'avait ruiné mes derniers espoirs de foutre le camp. Ainsi, il n'y avait ni gare, ni aéroport, ni route, ni rien du tout. Je m'en suis retourné chez moi, le moral dans les chaussettes, bouffé par mon manque d'argent et mon sentiment d'enfermement.






















Quand je suis rentré chez moi, je ne me doutais pas que ma vie allait changer du tout au tout dans les minutes qui arrivaient. Il y avait un ange qui m'attendait devant ma porte. Des yeux pétillants, un sourire à tomber par terre, un visage doux et bon, de longs cheveux noirs, doux et soyeux, ondulés comme les vagues formées par un léger vent de terre, je deviens lyrique, c'est très mauvais signe. J'ai beaucoup de qualités, mais pas celle d'être romantique. Ce jour là, j'ai rencontré ma douce, ma belle, ma dulcinée, ma chérie, l'inénarrable Irène Lamy. Je crois que ce sont ses yeux qui m'ont envoûté les premiers. Bleus. Un bleu pur, invitant à l'évasion. Son port de tête altier m'a conquis et son sourire m'a achevé. Je ressentais quelque chose que je n'avais jamais ressenti auparavant. Quelque chose qui m'a bouleversé au plus profond de moi. Un sentiment de plénitude. Je ne savais pas alors ce que c'était, mais j'avais comme on dirait, des papillons dans le ventre. Aujourd'hui, je qualifierais ça d'amour. Je l'ai aimé mon Irène, le coup de foudre, dès le premier regard.






















- Bonjour, je suis votre voisine, Irène Lamy.
- Enchanté, je … euh, suis ravi de vous rencontrer !
- Moi de même ! Mais que vous arrive t il ? Vous rougissez ? Que c'est beau un garçon qui rougit !

J'étais plus qu'embarrassé. Je ne savais pas comment réagir. Je ne savais pas quoi lui dire. J'étais tétanisé. Je cherchais mes mots. Quoi lui dire pour ne pas la faire fuir ? Dans mon état émotionnel, je ne m'étais pas rendu compte qu'elle au moins, elle parlait normalement. J'ai relancé la conversation.


- Et, euh … Ca fait longtemps que vous habitez ici ?
- Ne m'en parlez pas … 6-7 ans au moins. Et j'en ai maaaaarrre.

Je restais dubitatif. Elle paraissait être dans la même galère que moi.


- Mais, pourquoi ne partez-vous pas ?
- Parce qu'on ne peut pas ! Hélas, mille fois hélas !
- Je cherchais à partir moi aussi et …
- Et ne cherchez plus ! C'est impossible ! J'ai essayé bien des fois moi aussi !
- Mais … pourquoi ? Et comment êtes vous arrivée ici ?
- Comment ? Je n'en sais rien du tout. J'étais il y a de ça 7 ans environ, étudiante en faculté de lettres à Sim Town. Je devais faire un exposé sur les techniques d'écriture d'une pièce de théâtre. Ma copine Hélène était avec moi. Ca a duré longtemps. On est sorties tard de la bibliothèque universitaire. On s'est quittées à la gare. Je devais reprendre le train pour rentrer chez mes parents, ils habitaient en banlieue. Un gros orage menaçait d'éclater, mais je n'étais pas inquiète. Comme il y en avait pour une heure de trajet, je me suis endormie. Et quand je me suis réveillée, j'étais seule dans le wagon. Je suis descendue, et j'étais en rase campagne.J'ai marché pendant des heures pour trouver une trace de la civilisation, et je suis arrivée à Old Town, puis à Daisy City. Et une fois là, impossible de repartir. Ca fait 7 ans que je suis ici, je n'ai jamais revu mes parents, mes petites sœurs. Je ne sais pas si elles vont bien, ce qu'ils sont devenus. Et ils me manquent terriblement.























J'étais touché par l'histoire d'Irène. Je me suis contenté de la regarder bêtement, sans rien pouvoir dire, sans rien pouvoir faire, alors même que je n'avais qu'une seule envie, la prendre dans mes bras, et la serrer très fort, pour la consoler, la rassurer. Nous étions deux à vivre des moments difficiles maintenant.

EPISODE 3


EPISODE 1

samedi 12 mai 2018

CD - Episode 2 : Une blonde incendiaire





























Thibault: Bon alors ? C'est quoi le plan de bataille, maintenant que tu m'as traîné dans ce coin tout pourri ?
Vincent : Tib, t'énerve pas ! Tu vas faire peur aux gens du coin ! Excusez nous madame !
Irène : On a l'habitude avec les gens de la ville ... Depuis quelques années, ils débarquent chez nous et nous envahissent. Pauvres idiots !
Olivier: Et ben ! Ils sont sympathiques ici !
Vincent : J'ai rendez vous avec la fille de l'agence, qui s'occupe des reprises d'exploitations agricoles.
Olivier: Et quand doit elle arriver ?
Vincent: D'ici cinq à dix minutes.
Thibault : Une femme ! Les femmes ne doivent que rester à la maison et faire la bouffe !
Olivier: C'est pas en tenant ce discours que tu vas en trouver une.
Thibault: Ca va être une péquenaude, je suis sûr ! Mais qu'est ce que je fous ici moi ? Qu'est ce que je fous ici ? Linda, Cindy, Estelle, Rachelle, Claudia, attendez moi, je rentre !
Olivier: Non, tu restes ici. Tu ne vas pas nous abandonner !
Thibault: Ah oui ? Mais pourtant y'en a bien un qui l'a fait ça, nous abandonner !
Olivier: Vincent, ton téléphone sonne !
Vincent : J'y cours.






















Vincent : Bon les gars, on a rendez vous là bas, montez dans la voiture, je vous emmène.
Olivier : Tu sais où c'est ?
Vincent : Madame Guigneau m'a expliqué.
Thibault: Guigneau d'agneau !
Olivier: Mais tu vas arrêter oui ! T'es infernal !
Thibault: C'est bien la preuve qu'ici, tout n'est que plouquitude !
Vincent: C'est pas que, mais je ne voudrais pas être en retard !
Olivier : Let's go !
Thibault : Et t'as que ça comme voiture ?
Olivier: Tu t'étonneras pas si je t'en fous une ! Si Nico avait été ici, il l'aurait fait depuis longtemps.
Thibault: Ouai, y'a quinze ans, peut être, maintenant, il ne nous parle même plus ! Il aurait refusé de monter dans cette poubelle !
Olivier : Tu as blessé Vincent je te signale !
Thibault: Sorry Vinz, je le pensais pas. Allez, allons y !


































Olivier: Alors, c'est ca ?
Vincent : Oui, c'est ca !
Thibault : Ca pue les canassons !
Vincent : Je vais voir si Madame Guignault est là ...
...
Thibault : Olive ?
Olivier: Oui ?
Thibault : Tu crois pas qu'il est un peu dingue ?
Olivier: Je crois que son projet est tout sauf raisonnable.
Thibault : Compte pas sur moi pour mettre une bille dans son truc ! C'est mon meilleur pote, mais quand même !
Olivier : L'important, c'est le soutien moral, pas financier.
Thibault: Si tu le dis ...






















Mme Guignault: Monsieur Roy ? Anne Guignault, de l'agence SEA, Survie des exploitations agricoles. Je suis ravie de vous rencontrer.
Vincent : Moi de même.
Thibault: Et bien Vincent, tu ne nous présentes pas ?
Vincent : Madame Guignault, je vous présente Olivier Franc et Thibault Jansac, deux amis qui vont m'aider à reprendre le centre.
Anne Guignault: Enchantée.
Thibault: Vous êtes toujours aussi bien habillée pour aller dans la bouse ?
Anne Guignault (riant): Mon patron exige que je sois toujours sur mon 31, quelles que soient les circonstances.
Thibault : Pour mieux appâter les idiots comme nous qui veulent racheter des exploitations moribondes !






















Anne Guignault : Jeunes gens, je vous propose de faire le tour du propriétaire !
Thibault: Adressez vous à lui, c'est lui qui va l'être ! Il est hors de question que j'approche ces horribles bestioles !
Anne Guignault : Comme vous voudrez ... Monsieur Roy, vous êtes sur d'être bien conseillé ?
Vincent : Bien, je sais pas ... Ce que je sais, c'est que ce sont mes deux meilleurs amis !
Anne Guignault: C'est dommage que quelqu'un comme vous soit accompagné par des gens comme eux !
...
Thibault (à l'oreille d'Olivier): Je sens qu'elle va pas me plaire celle là ! Toutes des garçes, c'est moi qui te le dis !






















Anne Guignault: Voici le pré principal ...
Thibault: Magnifiques bottes de foin, qui font bien ressortir la verdeur du pré et des jolies petites paquerettes qui poussent. Et qui sont là pour masquer le fait que le terrain est un ramassis de fumier de cheval. Je te préviens, Vinz, je ne touche pas une brouette ou un rateau pour dégager ces merdes.
Vincent: Je prévois d'embaucher des palefreniers.
Olivier: Je t'aiderais à faire les contrats.
Thibault: Pis toi, tu me prévois pas de me faire un contrat, j'veux pas m'sentir lié à quoi que ce soit.
Olivier : Pauvre Thibault, on le fait prisonnier de la campagne ...






















Vincent : Mais non, regardez, il fait beau, les prés sont verts, les animaux sont en communion avec la nature.
Thibault: Je crois que c'est pas un centre équestre qu'il te fallait, mais bien un centre psychiatrique.
Vincent : Apprécie Thibault ! Tu as les poumons brulés par les gaz d'échappement de la ville !
Thibault : Mes poumons sont brulés par l'air pur oui ! Je veux retourner dans la grisaille et le jam !
Vincent : Je suis heureux d'être ici !
Thibault: Olive, au lieu d'être pété de rire, sors moi de ce trou à rat de merde ! Autorise moi à me barrer ! Mais je suis con, l'autorisation, je la demande pas, je la prends ! Je fais comme l'autre salaud ...
Olivier (le retenant): Si tu fais ça, c'est toi qu'on traitera de salaud, et tu le sais...


EPISODE 3

EPISODE 1