samedi 1 juin 2019

JT - Episode 3 : Les Bonnes Nouvelles


Finalement, j’ai pu convaincre Arlène de venir me voir.
-        - Je suis contente de te voir, fit-elle. Je pense qu’on va bien s’amuser.
-         - Moi aussi, je suis heureux que tu sois là. Mais, je t’avoue qu’on soit dans le noir me dérange un peu.
-         - Tu as peur des fantômes ! Tu sais qu’il y en a qui travaillent dans l’administration ?
-         - Tu sais pourquoi ?
-         - Oh oui, je suis journaliste, donc, j’ai pu fouiner. Il y a tellement peu de monde dans cette ville qu’ils ont fait revenir d’entre les morts un paquet de monde.
-         - 
-         - Jérémy ? Jérémy, tu ne dis rien, ça va ?
-         - 
-         - Jérémy ? Allô ?

Je suis resté figé. Des fantômes partout dans la ville ? Non, pitié pas ça. J’étais tellement angoissé qu’Arlène s’est levée, et m’a quitté, sans même un au revoir. 



Pour oublier cette humiliante déconvenue, je me suis rendu à la plage. Il faisait bon, et j’avais la chance d’avoir un accès direct depuis mon terrain. Ça me rappelait à quel point j’étais privilégié. Dans ma ville, l’eau était claire et magnifique. Et vraiment, l’eau, c’était tentant. On m’avait déjà proposé plusieurs activités : planche à voile, plongée, chasse aux sirènes …
J’en avais un peu assez de ces créatures surnaturelles. Je n’en avais pas encore pas beaucoup rencontré (excepté le guichet du fantôme), mais déjà, elles me tapaient sur le système. Mon ancienne vie me manquait beaucoup.


En rentrant chez moi à la nuit tombée, je vis que le livreur de journaux était passé. Cool, pensais-je. Je me suis mis à étudier attentivement le journal. Je m’attendais à trouver des brèves, rubrique chiens écrasés, des faits divers … mais, il n’y avait strictement rien !  Quelle horreur ! Les pages étaient blanches. J’allais commencer à paniquer. J’ai tourné la page. Ah, des petites annonces ouf ! Enfin, des, c’était un bien grand mot, il n’y en avait qu’une seule.

« Le comte Laurent Fernand a la tristesse de vous annoncer le décès de son épouse, Mélany Fernand,  à l’âge de 75 ans ».
C’était d’un gai ! 


Dans cette atmosphère lugubre, entre les désertions d’Arlène, qui refusait toujours de venir me voir, et les petites annonces qui n’en étaient pas, j’aurais pu déprimer. Mais non, des bonnes nouvelles m’arrivaient quand même. D’abord, ma mère m’avait écrit. Sa lettre était bizarre, pleine d’incohérence, mais je n’y pris pas garde. J’étais tellement heureux ! Et ensuite, mon supérieur m’avait accordé une promotion ! J’étais devenu Officier de patrouille. Avec une nouvelle voiture, un nouveau coéquipier, je pouvais me balader dans la ville, toujours aussi vide, ça en était désespérant. Il me semblait que même les voleurs voulaient éviter le quartier. Je m’ennuyais presque. Heureusement que mon nouveau coéquipier, Sam, avait la parlotte facile. J’étais content de rentrer le soir chez moi, car il m’épuisait avec son bavardage.


Une journée de plus sous le soleil de Starlight Shores. Une journée de cagnard à trente cinq degrés. Le matin, je me pavanais dans mon nouvel uniforme, mais le soir en rentrant, je sentais la transpiration à cent lieues à la ronde. Je ne voulais qu’une seule chose : une bonne bière et une douche fraîche. Ou alors une bonne douche et une bière fraîche. J’étais tellement fatigué que je ne savais plus trop. Pourtant, une jolie surprise m’attendait devant ma porte d’entrée. Arlène était enfin venue me rendre visite.


Je suis rentré vite fait chez moi, en faisant un signe à Arlène.

-        -   Attends, je me douche.
-        -  Mais bien sûr mon chéri, je suis patiente.

Mon chéri ?! Elle m’avait appelé mon chéri ? J’étais sur un petit nuage. Depuis le temps que j’attendais ça. Je suis vite ressorti, propre et frais comme un sou neuf.

-        -  Arlène, comment vas-tu ?
-        -   Et toi, tu m’as manqué tu sais !
-        -  

Je suis resté sans voix, mais cette fois-ci, j’avais moins la crainte que la dernière fois. C’était en bonne voie, je le sentais.

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