jeudi 28 mars 2019

CD - Episode 5 : Du coeur, pour une fois !

 Thibault : Bonsoir Mademoiselle, mais nous sommes désolés, le recrutement est fini.
Clémence : Oh je … je suis désolée, je vous dérange.
Vincent : Non, non, il n'y a pas de problème. Vous postuliez pour quel poste ?
Clémence : Je … je … je ne sais pas. Je ne venais pas pour postuler.
Olivier : Vous êtes timide ?
Clémence : Oh … oui. Très.
Thibault : Ca se voit. C'est dommage pour vous, et ça ne nous intéresse pas. Au revoir.
Clémence : Je suis désolée, je vais m'en aller.
Olivier : Attendez, n'écoutez pas ce mufle ambulant. Si vous ne veniez pas pour postuler, pourquoi veniez vous ?
Clémence : Et bien voilà. J'ai … J'ai entendu dire que vous veniez de racheter le centre, et euh, je ne sais pas comment vous expliquer.
Thibault : Ecoutez, si vous pouviez aller plus vite, ça m'arrangerait. J'ai des nanas sur le feu moi.
Vincent : Thibault, s'il te plait, laisse-la continuer.
Olivier : Allez y. Laissez-le dire, c'est un emmerdeur. Votre histoire nous intéresse, Vincent et Moi.
Clémence : J'ai récupéré deux chevaux qui étaient laissés à l'abandon dans un pré d'un fermier. Je n'ai pas beaucoup d'argent, je travaille simplement en tant qu'assistante scolaire à l'école de La Bussy. Je loue une petite maison dans le voisinage et pour l'instant, mes chevaux sont sur mon bout de terrain, mais c'est trop petit. Je cherchais juste une pension pas chère pour eux. Je peux travailler pour vous bénévolement en contrepartie. Voilà, c'était tout. Je dois y aller, mais je vous remercie de m'avoir écouté. 




Vincent : Je suis content de pouvoir vous offrir ce box mademoiselle …. Mademoiselle ?

Clémence : Je ne me suis pas présentée. Je suis désolée. Je m'appelle Clémence Barin.
Vincent : Alors soyez la bienvenue parmi nous.
Clémence : Merci Monsieur Roy.
Vincent : Vous n'êtes pas obligée de travailler pour nous. C'est de bon cœur que nous vous offrons la moitié de la pension.
Clémence : Ecoutez, même si c'est juste passer un coup de balai le soir, laissez moi vous aider. Je me sentirais trop redevable sinon.
Vincent : Comme vous voudrez. Vous avez l'air d'avoir un grand cœur en tout cas. Récupérer deux chevaux malgré le peu de moyens …
Clémence : C'est surtout que j'adore les animaux. C'est un peu la SPA chez moi. J'ai deux chevaux, trois chats, deux chiens, un perroquet.
Vincent : Je vois ça, mais il paraît que les gens qui aiment les animaux aiment le genre humain…
Clémence : Je ne sais pas. J'essaye juste de prendre les gens comme ils sont.
Vincent : J'espère que vous n'avez pas été froissée par cet abruti de Thibault. Il est généralement sympa, mais a parfois un pois chiche dans la tête.
Clémence : Vous savez, je suis un peu forte, j'ai un physique ingrat, ce n'est pas le premier à me faire des remarques, ni le dernier …


Thibault : Arrêtez ! C'est de la folie pure et dure ! Elle vous a amadoué, vous avez cru à son histoire, vous vous êtes fait avoir du début jusqu'à la fin ! Vous êtes trop sensibles les mecs !

Olivier : Arrête de voir le mal partout. De part mon métier, j'ai été amené à fréquenter tout un tas de gens et de les juger. Autant je ne sens pas très bien Anne Guignault, autant j'ai totalement confiance en Clémence Barin.
Vincent : Au fait, Anne Guignault m'a téléphoné. Elle m'a invité à dîner.
Olivier : Tu ne nous avais pas dit !
Thibault : Tu lui as plu ? J'y crois pas une seconde !
Vincent : Ne me brisez pas mes espérances ! Pour une fois que j'ai la chance de plaire à quelqu'un !
Thibault : C'est vrai que ça remonte à loin la dernière fois …
Olivier : A Laure Roux non ?
Vincent : (tristement) Laure ? Non, je ne lui plaisais pas.
Olivier : Tu penses ? J'avais l'impression que si, moi. Et Nicolas le croyait aussi.
Thibault : Laisse Nicolas en dehors de ça. Il n'a jamais rien compris aux sentiments des autres celui là. Alors je doute qu'il ait pu comprendre ceux de sa sœur. Nan, je suis d'accord avec Vincent, il plaisait pas à Laure, c'est évident, ils seraient sortis ensemble autrement. 




Belinda : Honey, il est sept heures du matin, tu pars déjà au bureau ?

Nicolas : J'ai du boulot Bélinda.
Belinda : N'oublie pas, nous avons repas chez Daddy ce soir.
Nicolas : Oh seigneur, c'est vrai.
Belinda : Quoi ? Tu n'es pas content ?
Nicolas : Franchement, ça me gonfle. Tu vois ton père tous les jours, t'en a pas marre ?
Belinda : Mais enfin, Daddy t'apprécie beaucoup.
Nicolas : Je sais. Et toi ? Quand vas-tu accepter de venir dîner chez mes parents ?
Belinda : C'est trop tôt encore …
Nicolas : Oui, là, je suis totalement d'accord avec toi. Anyway, j'ai pas envie de te les présenter. Je crois pas que t'en vailles la peine.
Belinda : Je t'attends ici pour 19h.
Nicolas : Si je peux me libérer. On verra.
Belinda : Pas après 21h, darling, please.
Nicolas: Pas après 21h. Fin de la discussion, je me casse.




Nadia : Salut Nicolas.
Nicolas : Bonjour Nadia.
Nadia : Thornton veut te voir. Sois à 9 heures dans son bureau.
Nicolas : Il t'a dit pourquoi ?
Nadia : Il a des projets de rachat de la société Enter-Tronichs. Il veut ton avis. Et comme c'est une société sur laquelle tu as étudié les possibilités de croissance, il pense que tu peux le guider dans cette opération. Il a confiance en toi.
Nicolas : Peut être trop.
Nadia : Tout le monde est d'accord pour dire que tu mériterais d'être calife à la place du calife.
Nicolas : On n'en est pas encore là.
Nadia : Si on doit faire des paris sur l'avenir, je parie qu'à moyen ou long terme, tu seras à sa place.
Nicolas : On verra bien. Je ne me projette absolument pas dans l'avenir.
Nadia : Sinon, ça va toujours avec Bélinda ? J'ai ouïe dire que c'était pas la joie.
Nicolas : Nadia, c'est pas parce qu'on a couché une fois ensemble qu'on va le refaire.
Nadia : Je pensais pas à ça !!!
Nicolas : Menteuse …

Vincent : Je suis très heureux d'être ici avec vous Anne …
Anne : Et moi donc …
Vincent : J'ai été très étonné lorsque vous m'avez appelé. Je ne pensais pas …
Anne : Que vous m'aviez fait de l'effet ? Pourtant si !
Vincent : Oui, vous me mettez mal à l'aise.
Anne : Il ne faut pas voyons. Nous allons être amis tous les deux …
Vincent : Je peux vous poser une question indiscrète ?
Anne : Allez-y ! Je suis toute ouïe.
Vincent : Qu'est ce qui vous a plu chez moi ?
Anne : Votre air de pigeon ! Votre air doux et gentil. Vous m'avez beaucoup plus. On sent que vous êtes humain. Peut être même naïf … Mais j'aime beaucoup les hommes qui ont l'air fragile.
Vincent : Je ne sais quoi vous dire … Vous êtes une très belle femme. Je n'en reviens toujours pas. Une femme comme vous avec un homme comme moi …



Olivier : Bonsoir
Clémence : Oh, bonsoir Monsieur Franc.
Olivier : Vous êtes encore ici ?
Clémence : Je finis de m'occuper de mes chevaux. Je vais ranger la sellerie. Donner un coup de balai pour enlever la paille et les copeaux de bois.
Olivier : Il est presque 23 heures … A quelle heure vous commencez demain ?
Clémence : A 6h30. J'accueille les premiers enfants à cette heure là.
Olivier : Et là, vous rentrez comment ?
Clémence : J'ai mon vélo dans la remise.
Olivier : Vous ne devriez pas rentrer à vélo à cette heure ci ! C'est dangereux. Pour ce soir, je vais vous raccompagner en voiture.
Clémence : Non. Ne vous donnez pas tant de mal pour moi. Je me débrouille.
Olivier : Rassurez-vous, ma proposition n'est qu'amicale. Je vous trouve sympathique, ça m'ennuierait qu'il vous arrive quelque chose.
Clémence : C'est gentil monsieur Franc, mais je passe par les petits chemins. Je ne crains pas d'être renversée par une voiture.
Olivier : Comme vous voudrez mademoiselle Barin. 



EPISODE 6

EPISODE 4

samedi 16 mars 2019

RT : Episode 5 - Notre si beau projet



Jeanne avait promis de me rappeler mais elle ne l'avait pas fait. J'étais extrêmement inquiet pour elle, d'autant qu'elle n'était pas venue au travail depuis deux jours. J'ai demandé à mon patron s'il savait quelque chose. Il m'a répondu avec un air évasif qu'elle l'avait appelé, et qu'elle avait dit qu'elle était malade.
- Vous êtes sur que c'était bien elle ?
- Oui, pourquoi cette question ?
- Je me demandais, c'est tout.

En aucun cas, je ne voulais lui avouer mon angoisse. J'ai essayé de l'appeler le lendemain :
- Allo ?
- Jeanne ? C'est Robert !
- ….
- Jeanne ? Jeanne !

Bip, bip, bip …. Elle refusait de me parler. Il y avait là quelque chose qui me dépassait. Je comprenais qu'elle puisse avoir été choquée, puisqu'elle avait été suivie, mais pourquoi refusait-elle de me parler. Interloqué par son attitude, je me suis rendu au commissariat de la ville.
- v's di'tes qu'i ?
- Marquès, Jeanne Marquès.
- Et c'a p'eut v'ous f're qu'oi de l's'voir ?
- Je vous en supplie, dites-moi juste si elle est venue il y a trois jours …



De dépit, je suis allé prendre un verre au lounge-bar de chez Chloé. Assis au bar, je faisais pitié, noyant mon chagrin dans le whisky. La serveuse me regardait avec un air goulu. A une époque, voyant les effets de mon physique, mon ego en aurait été flatté, et on aurait même fini la nuit ensemble, la jeune femme étant loin d'être vilaine. Mais là, j'avais tout sauf la tête à ça. J'enchaînais les verres comme un vieux pilier de bar, heureusement pour moi, j'étais venu en taxi. Je m'apprêtais à partir lorsqu'un homme, plutôt mauvais genre, est venu m'aborder.
- Hé, mec, s'tu v'ois J'ean'e, t'u l'ui d'is de pl'us r'met're l'es pi'eds là où elle s'ait.
- Là où elle sait ?
- Ell' com'pren'dra. Elle s'ait ch'te d'is.
- Et d'abord, comment vous savez que je connais Jeanne ?
- Héhéhéhéhéhé
- Répondez !
- B'ah, c'es't s'impl', t'es Rob't Th'first. T'out l'mon'de s'ait qu'i tu es i'ci.
- Comment ça, tout le monde ?
- J'a'i p'as d't'mps à p'erd're à t'ex'pli'qu'er mec.

Sur ces bonnes paroles, il partit, me laissant dans le brouillard le plus total. Quand je rentrais, je trouvais une Irène affolée.
- Oh Robert, Jeanne a téléphoné.
- Mince ! Je l'ai raté !
- Elle a dit qu'on ne devait plus prendre contact avec elle !
- Elle t'a dit pourquoi ?
- Non … non …
- Tu es sure ?
- OUI !


Je me suis forcé, les jours suivants, à ne plus penser à cette sombre histoire. Je reprenais ma vie de tous les jours avec Irène, les soucis du quotidien, et de cette envie qui nous taraudait : avoir un bébé.
Ce serais bien, n'est ce pas Robert ?
- ….
- Robert, tu m'écoutes ?
- Ah oui, oui, tu disais ?
- Je disais que ce serait le moment d'avoir un bébé.
- Ah bien sur, évidemment ! C'est ce que tu veux n'est ce pas ?
- Oui, c'est ce que je veux ! Décidément, depuis cette affaire « Jeanne » tu es souvent dans la lune.
- Je dois admettre que cela me préoccupe. Qu'en penses-tu ?
- J'en pense qu'elle reviendra vers nous quand elle en aura envie. Alors, on le fait ce bébé ?
- C'est vrai que tu étais moins proche d'elle que moi. Tu te sens donc moins concernée.
- C'est un reproche ?
- Pas du tout, une simple constatation.


Pour la première fois, j'avais senti dans la voix d'Irène une certaine défiance à mon égard. Savait-elle quelque chose que je ne savais pas ? Jeanne lui avait-elle dit plus lorsqu'elle avait téléphoné ?


Nous mettions notre beau projet en route dès le lendemain. Nous avions oublié notre différent concernant Jeanne, et toute notre belle et tendre complicité était revenue.
Alors tu es d'accord ? Tu ne risques pas de regretter ?
- Tu es folle ? J'ai très envie d'un bébé de toi !
- Enfin je te retrouve ! Tu as été plutôt distant ces derniers temps ! A croire que tu préférais Jeanne à moi !
- Voyons Irène ! Jeanne n'est, ou n'était devrais je dire, qu'une amie. Je n'aime et n'aimerais que toi.
- Quel bonheur de t'entendre dire ça !
- Petite sotte ! Comment as tu pu douter ?
- J'aime quand tu m'appelles comme ça !
- Hummmmmmmmmmmmm ……….


Je ne vous fais pas de dessin sur comment notre conversation s'est terminée. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je me suis levé le lendemain avec de sacrés courbatures.


Heureusement que le lendemain était jour de repos. J'en profitais pour faire des recherches sur internet. J'avais ramené du travail les photocopies du cahier de Michel. Je cherchais des indices sur ces fameuses traces. Je n'oubliais pas cette piste. Malheureusement, malgré des heures de recherche, je n'avais rien trouvé. Pas la moindre trace. Je me résignais, la mort dans l'âme, à me dire que ce n'était que des traces de la photocopieuse. Pour contrer ma déception, quand Irène rentra, je l'emmenais directement au lit, avec une envie folle de ce bébé. Car après tout, si je ne pouvais pas retrouver mes origines, je devais laisser ma trace dans l'humanité, et être le fondateur d'une famille, qui, je l'espérais, serait une grande lignée.




Le lendemain, Irène m'appela très tôt dans la cuisine.
- Robert, tu peux venir s'il te plait ?
- Qu'y a t il ma chérie ?
- Je ne me sens vraiment pas bien, j'ai des nausées, tu veux bien me donner une bassine ?
- Tiens là voilà.
- Merci.
- Qu'est ce qu'il t'arrive exactement ?
- Je me sens nauséeuse, j'ai les seins gonflés, j'ai mal au ventre … et surtout …
- Surtout ?
- Je n'ai pas eu mes règles depuis trois semaines.
- Tu as trois semaines de retard ?
- Exactement.
- Tu crois que … tu peux être ?
- Enceinte ? Oui, je le crois. Il n'y a que ça qui peut donner ce genre de symptômes.
- Mais, c'est merveilleux !
- Oui, mais désagréable !
- Tu devrais aller t'allonger.


Quelques heures plus tard, je revenais de mon travail, et n'avais qu'une idée en tête, lire un bon livre et me vider l'esprit. Je trouvais Irène au salon, en train de regarder la télévision.
Comment vas-tu ?
- Je ne suis pas allée travailler aujourd'hui Robert.
- Tu n'allais pas bien ?
- Non. J'ai vomi toute la matinée.
- Ma pauvre.
- Je suis allée voir le médecin.
- Et ?
- Il m'a confirmé que j'étais enceinte !
- C'est génial !
- Oui, je suis très heureuse.
- As-tu réfléchi à un prénom ?
- Je voudrais simplement appeler ma fille, si ça en est une, comme ma grand-mère. J'étais très proche d'elle quand j'étais jeune, et je crois que je lui dois bien ça.
- Tu choisiras Irène. Je t'aime.
- Moi aussi je t'aime Robert.



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