samedi 1 juin 2019

JT - Episode 3 : Les Bonnes Nouvelles


Finalement, j’ai pu convaincre Arlène de venir me voir.
-        - Je suis contente de te voir, fit-elle. Je pense qu’on va bien s’amuser.
-         - Moi aussi, je suis heureux que tu sois là. Mais, je t’avoue qu’on soit dans le noir me dérange un peu.
-         - Tu as peur des fantômes ! Tu sais qu’il y en a qui travaillent dans l’administration ?
-         - Tu sais pourquoi ?
-         - Oh oui, je suis journaliste, donc, j’ai pu fouiner. Il y a tellement peu de monde dans cette ville qu’ils ont fait revenir d’entre les morts un paquet de monde.
-         - 
-         - Jérémy ? Jérémy, tu ne dis rien, ça va ?
-         - 
-         - Jérémy ? Allô ?

Je suis resté figé. Des fantômes partout dans la ville ? Non, pitié pas ça. J’étais tellement angoissé qu’Arlène s’est levée, et m’a quitté, sans même un au revoir. 



Pour oublier cette humiliante déconvenue, je me suis rendu à la plage. Il faisait bon, et j’avais la chance d’avoir un accès direct depuis mon terrain. Ça me rappelait à quel point j’étais privilégié. Dans ma ville, l’eau était claire et magnifique. Et vraiment, l’eau, c’était tentant. On m’avait déjà proposé plusieurs activités : planche à voile, plongée, chasse aux sirènes …
J’en avais un peu assez de ces créatures surnaturelles. Je n’en avais pas encore pas beaucoup rencontré (excepté le guichet du fantôme), mais déjà, elles me tapaient sur le système. Mon ancienne vie me manquait beaucoup.


En rentrant chez moi à la nuit tombée, je vis que le livreur de journaux était passé. Cool, pensais-je. Je me suis mis à étudier attentivement le journal. Je m’attendais à trouver des brèves, rubrique chiens écrasés, des faits divers … mais, il n’y avait strictement rien !  Quelle horreur ! Les pages étaient blanches. J’allais commencer à paniquer. J’ai tourné la page. Ah, des petites annonces ouf ! Enfin, des, c’était un bien grand mot, il n’y en avait qu’une seule.

« Le comte Laurent Fernand a la tristesse de vous annoncer le décès de son épouse, Mélany Fernand,  à l’âge de 75 ans ».
C’était d’un gai ! 


Dans cette atmosphère lugubre, entre les désertions d’Arlène, qui refusait toujours de venir me voir, et les petites annonces qui n’en étaient pas, j’aurais pu déprimer. Mais non, des bonnes nouvelles m’arrivaient quand même. D’abord, ma mère m’avait écrit. Sa lettre était bizarre, pleine d’incohérence, mais je n’y pris pas garde. J’étais tellement heureux ! Et ensuite, mon supérieur m’avait accordé une promotion ! J’étais devenu Officier de patrouille. Avec une nouvelle voiture, un nouveau coéquipier, je pouvais me balader dans la ville, toujours aussi vide, ça en était désespérant. Il me semblait que même les voleurs voulaient éviter le quartier. Je m’ennuyais presque. Heureusement que mon nouveau coéquipier, Sam, avait la parlotte facile. J’étais content de rentrer le soir chez moi, car il m’épuisait avec son bavardage.


Une journée de plus sous le soleil de Starlight Shores. Une journée de cagnard à trente cinq degrés. Le matin, je me pavanais dans mon nouvel uniforme, mais le soir en rentrant, je sentais la transpiration à cent lieues à la ronde. Je ne voulais qu’une seule chose : une bonne bière et une douche fraîche. Ou alors une bonne douche et une bière fraîche. J’étais tellement fatigué que je ne savais plus trop. Pourtant, une jolie surprise m’attendait devant ma porte d’entrée. Arlène était enfin venue me rendre visite.


Je suis rentré vite fait chez moi, en faisant un signe à Arlène.

-        -   Attends, je me douche.
-        -  Mais bien sûr mon chéri, je suis patiente.

Mon chéri ?! Elle m’avait appelé mon chéri ? J’étais sur un petit nuage. Depuis le temps que j’attendais ça. Je suis vite ressorti, propre et frais comme un sou neuf.

-        -  Arlène, comment vas-tu ?
-        -   Et toi, tu m’as manqué tu sais !
-        -  

Je suis resté sans voix, mais cette fois-ci, j’avais moins la crainte que la dernière fois. C’était en bonne voie, je le sentais.

EPISODE 2

EPISODE 4

samedi 11 mai 2019

JJF - Episode 3 : Il était beau !



Remis de ses émotions, Jean-José s’est préparé. Le monde lui appartenait, il était beau, il était grand, il était fort …

Oui, là, n’exagérons rien. C’est pour la journée des loisirs que tu te prépares ?

-  - Oui, je compte inviter Maggie.

C’est bien, Jean-José, continue comme ça.


Finalement, Jean-José n’est pas allé aux festivités, mais dans un petit restaurant miteux.


- - C’est comme ça que tu comptes la draguer Jean-José ?
- - Bien sûr, pourquoi ?
  - Tu n’aurais pas un endroit un tout petit peu plus romantique par hasard ?
  - Ça ne va pas ici ?

Non, mais c’est vrai, tu as raison, tout ira, en fait, c’est tout le quartier qui est glauque ! 



Jean José a fini par conclure avec Maggie. Heureusement pour lui, Dilly Pidgin ne les a pas remarqué. Elle a un faux air de Melle Ladentelle, cette folle. Elle s’est acharnée sur un autre couple. Pendant que Jean-José lui, était parti dans un drôle de délire. Ce quartier est dingue je crois.




Jean-José a passé un rendez-vous extraordinaire. Il marchait presque sur les eaux en rentrant chez lui, sensible à la beauté de la nature, et des animaux sauvages qui peuplent la ville.

-          - Je suis le meilleur, je suis le meilleur, je suis le meilleur …

Pour une fois, Jean-José, je suis vraiment très fière de toi !


Ça lui a permis de prendre avec philosophie les multiples déconvenues qu’il allait subir en rentrant chez lui …

-         -  Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi mon méga ordinateur Bob l’éponge est tout cassé ?
-       
           -  Ah non, ce n’est pas moi, je n’ai rien vu !

-         -  Menteuse ! Toi, t’es obligé de tout voir !
-          
       - Allez, ne pleure pas Jean-José. C’est promis, dès qu’on a assez de sous pour déménager, on prend une maison qui n’est pas envahie par les fantômes.

-      -   Il ne faut pas un ordinateur pour déménager ?

-         - Rappelle-moi, ta copine n’est pas la réparatrice officielle de Twinbrook ?


Il ne m’a pas écouté. Il est allé déverser sa haine sur la tombe du fantôme.

-         -  C’est toi qui as cassé mon ordi, c’est toi hein ?
-         -  Calme-toi, Jean-José, tu vas passer pour un fou !
-         -  Je m’en fiche !
-         - Si tu fais capoter ton mariage avec Maggie, je te tue !
-         - Et ton histoire alors ?
-         - Là, c’est moi qui vais m’en ficher !

EPISODE 4

    EPISODE 2





jeudi 28 mars 2019

CD - Episode 5 : Du coeur, pour une fois !

 Thibault : Bonsoir Mademoiselle, mais nous sommes désolés, le recrutement est fini.
Clémence : Oh je … je suis désolée, je vous dérange.
Vincent : Non, non, il n'y a pas de problème. Vous postuliez pour quel poste ?
Clémence : Je … je … je ne sais pas. Je ne venais pas pour postuler.
Olivier : Vous êtes timide ?
Clémence : Oh … oui. Très.
Thibault : Ca se voit. C'est dommage pour vous, et ça ne nous intéresse pas. Au revoir.
Clémence : Je suis désolée, je vais m'en aller.
Olivier : Attendez, n'écoutez pas ce mufle ambulant. Si vous ne veniez pas pour postuler, pourquoi veniez vous ?
Clémence : Et bien voilà. J'ai … J'ai entendu dire que vous veniez de racheter le centre, et euh, je ne sais pas comment vous expliquer.
Thibault : Ecoutez, si vous pouviez aller plus vite, ça m'arrangerait. J'ai des nanas sur le feu moi.
Vincent : Thibault, s'il te plait, laisse-la continuer.
Olivier : Allez y. Laissez-le dire, c'est un emmerdeur. Votre histoire nous intéresse, Vincent et Moi.
Clémence : J'ai récupéré deux chevaux qui étaient laissés à l'abandon dans un pré d'un fermier. Je n'ai pas beaucoup d'argent, je travaille simplement en tant qu'assistante scolaire à l'école de La Bussy. Je loue une petite maison dans le voisinage et pour l'instant, mes chevaux sont sur mon bout de terrain, mais c'est trop petit. Je cherchais juste une pension pas chère pour eux. Je peux travailler pour vous bénévolement en contrepartie. Voilà, c'était tout. Je dois y aller, mais je vous remercie de m'avoir écouté. 




Vincent : Je suis content de pouvoir vous offrir ce box mademoiselle …. Mademoiselle ?

Clémence : Je ne me suis pas présentée. Je suis désolée. Je m'appelle Clémence Barin.
Vincent : Alors soyez la bienvenue parmi nous.
Clémence : Merci Monsieur Roy.
Vincent : Vous n'êtes pas obligée de travailler pour nous. C'est de bon cœur que nous vous offrons la moitié de la pension.
Clémence : Ecoutez, même si c'est juste passer un coup de balai le soir, laissez moi vous aider. Je me sentirais trop redevable sinon.
Vincent : Comme vous voudrez. Vous avez l'air d'avoir un grand cœur en tout cas. Récupérer deux chevaux malgré le peu de moyens …
Clémence : C'est surtout que j'adore les animaux. C'est un peu la SPA chez moi. J'ai deux chevaux, trois chats, deux chiens, un perroquet.
Vincent : Je vois ça, mais il paraît que les gens qui aiment les animaux aiment le genre humain…
Clémence : Je ne sais pas. J'essaye juste de prendre les gens comme ils sont.
Vincent : J'espère que vous n'avez pas été froissée par cet abruti de Thibault. Il est généralement sympa, mais a parfois un pois chiche dans la tête.
Clémence : Vous savez, je suis un peu forte, j'ai un physique ingrat, ce n'est pas le premier à me faire des remarques, ni le dernier …


Thibault : Arrêtez ! C'est de la folie pure et dure ! Elle vous a amadoué, vous avez cru à son histoire, vous vous êtes fait avoir du début jusqu'à la fin ! Vous êtes trop sensibles les mecs !

Olivier : Arrête de voir le mal partout. De part mon métier, j'ai été amené à fréquenter tout un tas de gens et de les juger. Autant je ne sens pas très bien Anne Guignault, autant j'ai totalement confiance en Clémence Barin.
Vincent : Au fait, Anne Guignault m'a téléphoné. Elle m'a invité à dîner.
Olivier : Tu ne nous avais pas dit !
Thibault : Tu lui as plu ? J'y crois pas une seconde !
Vincent : Ne me brisez pas mes espérances ! Pour une fois que j'ai la chance de plaire à quelqu'un !
Thibault : C'est vrai que ça remonte à loin la dernière fois …
Olivier : A Laure Roux non ?
Vincent : (tristement) Laure ? Non, je ne lui plaisais pas.
Olivier : Tu penses ? J'avais l'impression que si, moi. Et Nicolas le croyait aussi.
Thibault : Laisse Nicolas en dehors de ça. Il n'a jamais rien compris aux sentiments des autres celui là. Alors je doute qu'il ait pu comprendre ceux de sa sœur. Nan, je suis d'accord avec Vincent, il plaisait pas à Laure, c'est évident, ils seraient sortis ensemble autrement. 




Belinda : Honey, il est sept heures du matin, tu pars déjà au bureau ?

Nicolas : J'ai du boulot Bélinda.
Belinda : N'oublie pas, nous avons repas chez Daddy ce soir.
Nicolas : Oh seigneur, c'est vrai.
Belinda : Quoi ? Tu n'es pas content ?
Nicolas : Franchement, ça me gonfle. Tu vois ton père tous les jours, t'en a pas marre ?
Belinda : Mais enfin, Daddy t'apprécie beaucoup.
Nicolas : Je sais. Et toi ? Quand vas-tu accepter de venir dîner chez mes parents ?
Belinda : C'est trop tôt encore …
Nicolas : Oui, là, je suis totalement d'accord avec toi. Anyway, j'ai pas envie de te les présenter. Je crois pas que t'en vailles la peine.
Belinda : Je t'attends ici pour 19h.
Nicolas : Si je peux me libérer. On verra.
Belinda : Pas après 21h, darling, please.
Nicolas: Pas après 21h. Fin de la discussion, je me casse.




Nadia : Salut Nicolas.
Nicolas : Bonjour Nadia.
Nadia : Thornton veut te voir. Sois à 9 heures dans son bureau.
Nicolas : Il t'a dit pourquoi ?
Nadia : Il a des projets de rachat de la société Enter-Tronichs. Il veut ton avis. Et comme c'est une société sur laquelle tu as étudié les possibilités de croissance, il pense que tu peux le guider dans cette opération. Il a confiance en toi.
Nicolas : Peut être trop.
Nadia : Tout le monde est d'accord pour dire que tu mériterais d'être calife à la place du calife.
Nicolas : On n'en est pas encore là.
Nadia : Si on doit faire des paris sur l'avenir, je parie qu'à moyen ou long terme, tu seras à sa place.
Nicolas : On verra bien. Je ne me projette absolument pas dans l'avenir.
Nadia : Sinon, ça va toujours avec Bélinda ? J'ai ouïe dire que c'était pas la joie.
Nicolas : Nadia, c'est pas parce qu'on a couché une fois ensemble qu'on va le refaire.
Nadia : Je pensais pas à ça !!!
Nicolas : Menteuse …

Vincent : Je suis très heureux d'être ici avec vous Anne …
Anne : Et moi donc …
Vincent : J'ai été très étonné lorsque vous m'avez appelé. Je ne pensais pas …
Anne : Que vous m'aviez fait de l'effet ? Pourtant si !
Vincent : Oui, vous me mettez mal à l'aise.
Anne : Il ne faut pas voyons. Nous allons être amis tous les deux …
Vincent : Je peux vous poser une question indiscrète ?
Anne : Allez-y ! Je suis toute ouïe.
Vincent : Qu'est ce qui vous a plu chez moi ?
Anne : Votre air de pigeon ! Votre air doux et gentil. Vous m'avez beaucoup plus. On sent que vous êtes humain. Peut être même naïf … Mais j'aime beaucoup les hommes qui ont l'air fragile.
Vincent : Je ne sais quoi vous dire … Vous êtes une très belle femme. Je n'en reviens toujours pas. Une femme comme vous avec un homme comme moi …



Olivier : Bonsoir
Clémence : Oh, bonsoir Monsieur Franc.
Olivier : Vous êtes encore ici ?
Clémence : Je finis de m'occuper de mes chevaux. Je vais ranger la sellerie. Donner un coup de balai pour enlever la paille et les copeaux de bois.
Olivier : Il est presque 23 heures … A quelle heure vous commencez demain ?
Clémence : A 6h30. J'accueille les premiers enfants à cette heure là.
Olivier : Et là, vous rentrez comment ?
Clémence : J'ai mon vélo dans la remise.
Olivier : Vous ne devriez pas rentrer à vélo à cette heure ci ! C'est dangereux. Pour ce soir, je vais vous raccompagner en voiture.
Clémence : Non. Ne vous donnez pas tant de mal pour moi. Je me débrouille.
Olivier : Rassurez-vous, ma proposition n'est qu'amicale. Je vous trouve sympathique, ça m'ennuierait qu'il vous arrive quelque chose.
Clémence : C'est gentil monsieur Franc, mais je passe par les petits chemins. Je ne crains pas d'être renversée par une voiture.
Olivier : Comme vous voudrez mademoiselle Barin. 



EPISODE 6

EPISODE 4

samedi 16 mars 2019

RT : Episode 5 - Notre si beau projet



Jeanne avait promis de me rappeler mais elle ne l'avait pas fait. J'étais extrêmement inquiet pour elle, d'autant qu'elle n'était pas venue au travail depuis deux jours. J'ai demandé à mon patron s'il savait quelque chose. Il m'a répondu avec un air évasif qu'elle l'avait appelé, et qu'elle avait dit qu'elle était malade.
- Vous êtes sur que c'était bien elle ?
- Oui, pourquoi cette question ?
- Je me demandais, c'est tout.

En aucun cas, je ne voulais lui avouer mon angoisse. J'ai essayé de l'appeler le lendemain :
- Allo ?
- Jeanne ? C'est Robert !
- ….
- Jeanne ? Jeanne !

Bip, bip, bip …. Elle refusait de me parler. Il y avait là quelque chose qui me dépassait. Je comprenais qu'elle puisse avoir été choquée, puisqu'elle avait été suivie, mais pourquoi refusait-elle de me parler. Interloqué par son attitude, je me suis rendu au commissariat de la ville.
- v's di'tes qu'i ?
- Marquès, Jeanne Marquès.
- Et c'a p'eut v'ous f're qu'oi de l's'voir ?
- Je vous en supplie, dites-moi juste si elle est venue il y a trois jours …



De dépit, je suis allé prendre un verre au lounge-bar de chez Chloé. Assis au bar, je faisais pitié, noyant mon chagrin dans le whisky. La serveuse me regardait avec un air goulu. A une époque, voyant les effets de mon physique, mon ego en aurait été flatté, et on aurait même fini la nuit ensemble, la jeune femme étant loin d'être vilaine. Mais là, j'avais tout sauf la tête à ça. J'enchaînais les verres comme un vieux pilier de bar, heureusement pour moi, j'étais venu en taxi. Je m'apprêtais à partir lorsqu'un homme, plutôt mauvais genre, est venu m'aborder.
- Hé, mec, s'tu v'ois J'ean'e, t'u l'ui d'is de pl'us r'met're l'es pi'eds là où elle s'ait.
- Là où elle sait ?
- Ell' com'pren'dra. Elle s'ait ch'te d'is.
- Et d'abord, comment vous savez que je connais Jeanne ?
- Héhéhéhéhéhé
- Répondez !
- B'ah, c'es't s'impl', t'es Rob't Th'first. T'out l'mon'de s'ait qu'i tu es i'ci.
- Comment ça, tout le monde ?
- J'a'i p'as d't'mps à p'erd're à t'ex'pli'qu'er mec.

Sur ces bonnes paroles, il partit, me laissant dans le brouillard le plus total. Quand je rentrais, je trouvais une Irène affolée.
- Oh Robert, Jeanne a téléphoné.
- Mince ! Je l'ai raté !
- Elle a dit qu'on ne devait plus prendre contact avec elle !
- Elle t'a dit pourquoi ?
- Non … non …
- Tu es sure ?
- OUI !


Je me suis forcé, les jours suivants, à ne plus penser à cette sombre histoire. Je reprenais ma vie de tous les jours avec Irène, les soucis du quotidien, et de cette envie qui nous taraudait : avoir un bébé.
Ce serais bien, n'est ce pas Robert ?
- ….
- Robert, tu m'écoutes ?
- Ah oui, oui, tu disais ?
- Je disais que ce serait le moment d'avoir un bébé.
- Ah bien sur, évidemment ! C'est ce que tu veux n'est ce pas ?
- Oui, c'est ce que je veux ! Décidément, depuis cette affaire « Jeanne » tu es souvent dans la lune.
- Je dois admettre que cela me préoccupe. Qu'en penses-tu ?
- J'en pense qu'elle reviendra vers nous quand elle en aura envie. Alors, on le fait ce bébé ?
- C'est vrai que tu étais moins proche d'elle que moi. Tu te sens donc moins concernée.
- C'est un reproche ?
- Pas du tout, une simple constatation.


Pour la première fois, j'avais senti dans la voix d'Irène une certaine défiance à mon égard. Savait-elle quelque chose que je ne savais pas ? Jeanne lui avait-elle dit plus lorsqu'elle avait téléphoné ?


Nous mettions notre beau projet en route dès le lendemain. Nous avions oublié notre différent concernant Jeanne, et toute notre belle et tendre complicité était revenue.
Alors tu es d'accord ? Tu ne risques pas de regretter ?
- Tu es folle ? J'ai très envie d'un bébé de toi !
- Enfin je te retrouve ! Tu as été plutôt distant ces derniers temps ! A croire que tu préférais Jeanne à moi !
- Voyons Irène ! Jeanne n'est, ou n'était devrais je dire, qu'une amie. Je n'aime et n'aimerais que toi.
- Quel bonheur de t'entendre dire ça !
- Petite sotte ! Comment as tu pu douter ?
- J'aime quand tu m'appelles comme ça !
- Hummmmmmmmmmmmm ……….


Je ne vous fais pas de dessin sur comment notre conversation s'est terminée. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je me suis levé le lendemain avec de sacrés courbatures.


Heureusement que le lendemain était jour de repos. J'en profitais pour faire des recherches sur internet. J'avais ramené du travail les photocopies du cahier de Michel. Je cherchais des indices sur ces fameuses traces. Je n'oubliais pas cette piste. Malheureusement, malgré des heures de recherche, je n'avais rien trouvé. Pas la moindre trace. Je me résignais, la mort dans l'âme, à me dire que ce n'était que des traces de la photocopieuse. Pour contrer ma déception, quand Irène rentra, je l'emmenais directement au lit, avec une envie folle de ce bébé. Car après tout, si je ne pouvais pas retrouver mes origines, je devais laisser ma trace dans l'humanité, et être le fondateur d'une famille, qui, je l'espérais, serait une grande lignée.




Le lendemain, Irène m'appela très tôt dans la cuisine.
- Robert, tu peux venir s'il te plait ?
- Qu'y a t il ma chérie ?
- Je ne me sens vraiment pas bien, j'ai des nausées, tu veux bien me donner une bassine ?
- Tiens là voilà.
- Merci.
- Qu'est ce qu'il t'arrive exactement ?
- Je me sens nauséeuse, j'ai les seins gonflés, j'ai mal au ventre … et surtout …
- Surtout ?
- Je n'ai pas eu mes règles depuis trois semaines.
- Tu as trois semaines de retard ?
- Exactement.
- Tu crois que … tu peux être ?
- Enceinte ? Oui, je le crois. Il n'y a que ça qui peut donner ce genre de symptômes.
- Mais, c'est merveilleux !
- Oui, mais désagréable !
- Tu devrais aller t'allonger.


Quelques heures plus tard, je revenais de mon travail, et n'avais qu'une idée en tête, lire un bon livre et me vider l'esprit. Je trouvais Irène au salon, en train de regarder la télévision.
Comment vas-tu ?
- Je ne suis pas allée travailler aujourd'hui Robert.
- Tu n'allais pas bien ?
- Non. J'ai vomi toute la matinée.
- Ma pauvre.
- Je suis allée voir le médecin.
- Et ?
- Il m'a confirmé que j'étais enceinte !
- C'est génial !
- Oui, je suis très heureuse.
- As-tu réfléchi à un prénom ?
- Je voudrais simplement appeler ma fille, si ça en est une, comme ma grand-mère. J'étais très proche d'elle quand j'étais jeune, et je crois que je lui dois bien ça.
- Tu choisiras Irène. Je t'aime.
- Moi aussi je t'aime Robert.



EPISODE 6 

EPISODE 4











samedi 9 février 2019

PF : Episode 3 - Et de trois !




La troisième grossesse de Josyane dura presque 3 semaines de plus que la normale. Philibert, qui au départ, avait été furieux comme prévu, s’était très vite consolé d’avoir une bouche de plus à nourrir. Il n’avait jamais pris autant de plaisir à voir sa femme souffrir en attendant la délivrance. Il faut dire que la pauvre femme avait fait de la rétention d’eau, et avait atteint un poids faramineux qui l’empêchait de se mouvoir comme elle l’aurait voulu. Chaque soupir était l’occasion pour Philibert de l’humilier. Il rigolait encore plus en pensant que le bébé ne voulait pas sortir !

-        -  Tu vois, disait-il à sa femme, même ton bébé ne veut pas te voir !

Un soir, il discuta avec Jean-José.

-       -   Alors, comment va Josyane demanda celui-ci ?
-       -  Oh, elle va bien, elle devrait accoucher sous peu. Je m’en vais te lui filer des coups de pieds dans le bide pour faire sortir ce gosse moi !
-       -  Mais, je croyais que tu ne voulais plus d’enfants ?
-        -  J’ai changé d’avis. J’en veux encore. Et plein encore. Pleins de petits Foulecan qui iront disséminer la méchanceté dans toute la ville ! Du mal, du mal, et encore du mal ! Que du bonheur en perspective !

Finalement, Josyane accoucha d’une petite synthia.



Josyane alla se coucher, fière et heureuse de son nouveau bébé. Elle devait pourtant se reposer, car le lendemain, on allait fêter l’anniversaire des aînés. Elle dormit du sommeil du juste, à côté de son mari, qui échafaudait des plans plus ou moins légaux.
Dans le viseur de Philibert, il y avait son voisin, sur qui il n’avait rien pu trouver, il était bon mari, et bon père, l’exact opposé de Philibert. Mais il ruminait sa vengeance et ne pensait qu’à une seule chose : faire un combat de rue et lui ratatiner la figure. Philibert aimait la bagarre.

Il repensait aussi à son plan d’envahir la ville et à comment Josyane pourrait l’aider. Il n’avait rien dit à Jean-José, car il savait que celui-ci serait terrorisé. Il décida qu’il se montrerait encore un peu gentil avec Josyane. Elle devait lui prêter son ventre.



Bryan et Madison avaient « bien » grandi. Enfin, façon de parler. Leur physique ne s’était pas arrangé, forcément avec les parents qu’ils avaient, mais au moins, ils parlaient, marchaient et étaient à peu près propre. Au grand dam de Philibert qui avait exhorté ses aînés à se laver le moins possible, et à toujours être le plus grossier possible. Si Brian semblait relativement indifférent aux propos provocateurs de son père, il n’y avait que la télé qui l’intéressait, et si on le dérangeait devant ses émissions favorites, il devenait très grognon, Madison, elle buvait ses paroles avec une attention soutenue. En peu de temps, elle était devenue la chouchoute de Philibert. Il lui avait même fait l’honneur de faire une sortie au festival d’été, pour en revenir les poches pleines de bonbons qu’ils avaient piqués aux bébés de la ville. Malgré sa méchanceté, Madison en avait laissé un peu pour Bryan.


Philibert avait insisté pour envoyer les enfants à l’école.

-          - Bon, les mioches. L’école, c’est obligatoire. Je pourrais m’arranger pour que vous n’y alliez pas, votre mère aurait les services sociaux sur le dos ….
-        -  Oh, oui, Papa, je ne veux pas aller à l’école moi dit Bryan. Je pourrais regarder la télé toute la journée.
-          - Mais j’ai besoin d’enfants instruits. Si vous êtes intelligents, vous saurez comment pourrir la vie des habitants de cette ville. Et c’est ce que je veux. Je compte sur toi Madison.
-         -  Oui papa.
-          - Ton frère ne nous servira à rien, mais comme tu ne veux pas y aller sans lui, vous irez tous les deux.

En entendant ça, Bryan en voulu beaucoup à sa sœur. Elle l’obligeait à quitter son canapé chéri, c’était un crime de lèse-majesté.


Les enfants partis, Josyane dormait encore, Philibert alla voir sa fille cadette.

-          - Alors comme ça petite guenon, t’as faim ?

Bravement, comme un père modèle, il lui donna le biberon. Mais sa cervelle n’arrêtait pas de travailler, et il se demandait bien comment il allait pouvoir utiliser ce nouveau bébé.

-          - Mais dis donc synthia, ta mère a fait son retour de couches n’est ce pas ? Ça veut donc dire qu’on peut …

Et un mauvais sourire apparu sur son visage.


Philibert posa sa fille par terre.

-  Regarde la guenon, voilà de quoi t’amuser.

Il sortit une énorme sucette de sa poche et lui mis sous le nez.

-         - Regarde bien ça, Synthia, tu y auras le droit quand t’auras dix ans, pas avant. Avant, tu pourras saliver sur tous les bonbons que Madison rapportera. Elle a du potentiel cette petite, elle ira loin. Toi, va d’abord falloir que tu fasses tes preuves. On verra si t’es aussi mauvaise qu’elle !

Philibert entendit Josyane se lever, puis sortit de la pièce, laissant synthia seule par terre.  Il s’approcha de sa femme et lui susurra à l’oreille :

-        -  As-tu bien dormi ma chérie ? Que dirais tu d’un petit câlin de bon matin ?


EPISODE 4

EPISODE 2