La troisième grossesse de Josyane dura presque 3 semaines de
plus que la normale. Philibert, qui au départ, avait été furieux comme prévu,
s’était très vite consolé d’avoir une bouche de plus à nourrir. Il n’avait
jamais pris autant de plaisir à voir sa femme souffrir en attendant la
délivrance. Il faut dire que la pauvre femme avait fait de la rétention d’eau,
et avait atteint un poids faramineux qui l’empêchait de se mouvoir comme elle
l’aurait voulu. Chaque soupir était l’occasion pour Philibert de l’humilier. Il
rigolait encore plus en pensant que le bébé ne voulait pas sortir !
- - Tu vois, disait-il à sa femme, même ton bébé ne
veut pas te voir !
Un soir, il discuta avec Jean-José.
- - Alors, comment va Josyane demanda
celui-ci ?
- - Oh, elle va bien, elle devrait accoucher sous
peu. Je m’en vais te lui filer des coups de pieds dans le bide pour faire
sortir ce gosse moi !
- - Mais, je croyais que tu ne voulais plus
d’enfants ?
- - J’ai changé d’avis. J’en veux encore. Et plein
encore. Pleins de petits Foulecan qui iront disséminer la méchanceté dans toute
la ville ! Du mal, du mal, et encore du mal ! Que du bonheur en
perspective !
Finalement, Josyane accoucha d’une petite synthia.
Josyane alla se coucher, fière et heureuse de son nouveau
bébé. Elle devait pourtant se reposer, car le lendemain, on allait fêter
l’anniversaire des aînés. Elle dormit du sommeil du juste, à côté de son mari,
qui échafaudait des plans plus ou moins légaux.
Dans le viseur de Philibert, il y avait son voisin, sur qui
il n’avait rien pu trouver, il était bon mari, et bon père, l’exact opposé de
Philibert. Mais il ruminait sa vengeance et ne pensait qu’à une seule
chose : faire un combat de rue et lui ratatiner la figure. Philibert
aimait la bagarre.
Il repensait aussi à son plan d’envahir la ville et à
comment Josyane pourrait l’aider. Il n’avait rien dit à Jean-José, car il
savait que celui-ci serait terrorisé. Il décida qu’il se montrerait encore un
peu gentil avec Josyane. Elle devait lui prêter son ventre.
Bryan et Madison avaient « bien » grandi. Enfin,
façon de parler. Leur physique ne s’était pas arrangé, forcément avec les
parents qu’ils avaient, mais au moins, ils parlaient, marchaient et étaient à
peu près propre. Au grand dam de Philibert qui avait exhorté ses aînés à se
laver le moins possible, et à toujours être le plus grossier possible. Si Brian
semblait relativement indifférent aux propos provocateurs de son père, il n’y
avait que la télé qui l’intéressait, et si on le dérangeait devant ses
émissions favorites, il devenait très grognon, Madison, elle buvait ses paroles
avec une attention soutenue. En peu de temps, elle était devenue la chouchoute
de Philibert. Il lui avait même fait l’honneur de faire une sortie au festival
d’été, pour en revenir les poches pleines de bonbons qu’ils avaient piqués aux
bébés de la ville. Malgré sa méchanceté, Madison en avait laissé un peu pour
Bryan.
Philibert avait insisté pour envoyer les enfants à l’école.
- - Bon, les mioches. L’école, c’est obligatoire. Je
pourrais m’arranger pour que vous n’y alliez pas, votre mère aurait les
services sociaux sur le dos ….
- - Oh, oui, Papa, je ne veux pas aller à l’école
moi dit Bryan. Je pourrais regarder la télé toute la journée.
- - Mais j’ai besoin d’enfants instruits. Si vous
êtes intelligents, vous saurez comment pourrir la vie des habitants de cette
ville. Et c’est ce que je veux. Je compte sur toi Madison.
- - Oui papa.
- - Ton frère ne nous servira à rien, mais comme tu
ne veux pas y aller sans lui, vous irez tous les deux.
En entendant ça, Bryan en voulu beaucoup à sa sœur. Elle
l’obligeait à quitter son canapé chéri, c’était un crime de lèse-majesté.
Les enfants partis, Josyane dormait encore, Philibert alla
voir sa fille cadette.
- - Alors comme ça petite guenon, t’as faim ?
Bravement, comme un père modèle, il lui donna le biberon.
Mais sa cervelle n’arrêtait pas de travailler, et il se demandait bien comment
il allait pouvoir utiliser ce nouveau bébé.
- - Mais dis donc synthia, ta mère a fait son retour
de couches n’est ce pas ? Ça veut donc dire qu’on peut …
Et un mauvais sourire apparu sur son visage.
Philibert posa sa fille par terre.
- Regarde la guenon, voilà de quoi t’amuser.
Il sortit une énorme sucette de sa poche et lui mis sous le
nez.
- - Regarde bien ça, Synthia, tu y auras le droit
quand t’auras dix ans, pas avant. Avant, tu pourras saliver sur tous les
bonbons que Madison rapportera. Elle a du potentiel cette petite, elle ira
loin. Toi, va d’abord falloir que tu fasses tes preuves. On verra si t’es aussi
mauvaise qu’elle !
Philibert entendit Josyane se lever, puis sortit de la
pièce, laissant synthia seule par terre.
Il s’approcha de sa femme et lui susurra à l’oreille :
- - As-tu bien dormi ma chérie ? Que dirais tu
d’un petit câlin de bon matin ?
EPISODE 4
EPISODE 2
Madison prend le même chemin que son père, si Synthia est pareille, ça promet.
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