mercredi 13 mai 2020

PF : Episode 4 - La joie de faire le mal



Philibert s’était montré particulièrement entreprenant avec Josyane. Bien que réticente au départ, Josyane ne savait jamais vraiment sur quel pied danser avec Philibert, et devant l’insistance de son mari, elle céda. Ce qu’elle ne savait pas, la pauvrette, était que bien entendu, Philibert avait remplacé sa pilule de contraception par des granules d’homéopathie. Toujours amoureuse de son mari, malgré son vilain caractère, elle se laissa séduire et entraîner sous la douche, pour un moment vraiment caliente dont la pauvre Josyane n’avait pas l’habitude. Mais elle en profita, et lui aussi, parce qu’après tout, tirer un petit coup de temps en temps ne pouvait que permettre d’entretenir la tuyauterie. Les câlins avaient été si sauvages que Philibert et Josyane avaient cassé la douche. C’était Bryan, pour sa douche mensuelle, qui s’en aperçut le premier.
-   - Pappaaaaaaaaaa s’était-il mis à hurler.
-   - Quoi ? Qu’est ce que tu veux morveux ?
-   - La douche, elle est cassééééeeeeeee …
-   - Ben tu prends la serpillère et tu éponges, espèce d’idiot.

Et Bryan, qui était tout de même un peu idiot, ne dit rien, et épongea la flaque. 


Si Philibert continuait à tourmenter son entourage, Madison, elle, prenait exemple sur lui. Si Bryan appréciait sa petite sœur, Madison n’avait que du mépris pour lui, exactement comme son père. Et chaque fois que Bryan avait faim, elle adorait l’empêcher de se restaurer en s’installant devant le frigo. Et le pauvre Bryan, qui ressemblait beaucoup à sa mère, attendait que sa sœur veuille bien aller ailleurs.
-  - Madison, est ce que tu veux bien me laisser accéder au frigidaire, s’il te plaît ?
Car Bryan avait une capacité extraordinaire, il restait toujours poli avec sa sœur.
-   - Va te faire voir nigaud.
Ce qui n’était pas vraiment le cas de Madison.
-   - Pourquoi m’appelles-tu nigaud ?
-   - A ton avis imbécile ?
-   - Ce n’est pas très gentil.
-   - Puisque manifestement, tu ne l’as pas remarqué, nous ne sommes pas gentils dans notre famille. Regarde papa, c’est l’empereur du mal, et c’est génial. 




Madison était la petite fille dont Philibert rêvait depuis toujours. Moche, mais les chiens ne font pas des chats, désagréable, et surtout, son vrai trésor était qu’elle était méchante. Irrémédiablement méchante. Josyane voyait bien que sa fille était sur une mauvaise pente, mais elle était définitivement trop faible pour l’empêcher de couler.
Un des petits plaisirs de Madison était de harceler la conductrice du bus scolaire. Cassie Bryce, de son prénom, avait un métier qu’elle n’aimait pas. Elle qui détestait les enfants mais adorait les bus ne l’avait choisi que pour ces tas de ferailles à quatres roues. Et elle aimait beaucoup la couleur jaune. Bien sûr, il lui fallait supporter les chiards qui allaient à l’école, mais la plupart du temps, les élèves ne lui adressaient pas la parole, alors, ça allait bien à Cassie.
Ils la laissaient tranquille, tous, sauf une. Madison. Madison adorait parler à Cassie, parce que Madison voyait bien que ça embêtait Cassie. Elle s’asseyait systématiquement au premier rang, laissant ses camarades faire la java au fond. Au départ, Madison s’était contentée de l’observer pour finir par très vite se rendre compte que Cassie n’aimait pas les enfants.




Au départ, Madison avait bien tenté d’enrôler son frère.
-   - Hey, Bryan, ça te tenterait de foutre un peu le merdier dans le bus scolaire ?
Tenté au départ, Bryan avait un peu réfléchi. Pendant longtemps. Le temps que ses neurones se connectent. Puis il avait été découragé.
-        Mais que va dire maman ?
Car oui, l’opinion de sa mère était très importante pour lui. Madison n’avait pas pu s’empêcher de rire.
-        Mais qu’est ce que tu crois qu’elle va dire ? Maman s’en fiche. De toutes façons, c’est papa qui décide.
Sous l’impulsion de sa sœur, Bryan avait bien tenté de mettre le feu dans le bus, mais il s’était vite lassé de ce jeu qu’il ne trouvait vraiment pas marrant. Il était bien plus préoccupé de savoir qui allait gagner la prochaine saison de « Les sims sous le soleil de mexico ».


Philibert, de son côté, tentait déjà d’éduquer Synthia. Il la prenait régulièrement dans ses bras pour lui montrer de quelle façon il s’y prenait pour faire tourner le monde en bourrique.

-   - Regarde ma jolie, disait-il à voix basse, pour ne pas se faire repérer, ni de la factrice, qui était une nouvelle venue dans le quartier, ni de Josyane, qui ne manquerait pas de lui faire des récriminations.
Patty Hantz, la nouvelle distributrice de courrier et de colis, s’approchait du domicile des Foulecan. A pas de loup, il s’était approché d’elle, sans se faire remarquer, pour lui décocher un joli « oooouuuuhhhh » des familles qui la fit sursauter à au moins cinq mètres du sol.
-    - Joli coup, mon Fifi, se murmura-t-il à son intention.
Patty était furieuse.
-   - Non mais qu’est ce qui vous prend espèce de malade ?
-   - Oohhh mais faut pas qu’elle se fâche la frangine !
-   - Qui êtes-vous vous ?
-  - Vous avez l’honneur de parler avec la célébrité du quartier : Philibert Foulecan himself.
-    - Je ne vous connais pas.
A ces mots, Philibert faillit s’étrangler. Ainsi donc, il y avait encore des gens qui ne connaissaient pas sa réputation dans le quartier. Par quel miracle était-ce possible ? 



L’astuce de Philibert avait parfaitement fonctionné. Josyane était enceinte une nouvelle fois, à son grand désespoir. Et au grand désespoir de Bryan, qui passait et repassait derrière sa mère. S’il parvenait à ne prendre qu’une douche par mois, il fallait quand même aller aux toilettes, et les nausées de Josyane le dégoûtait. Et comme il ne pouvait ni compter sur son père, ni sur sa sœur, étant donné que ces deux là se réjouissaient du malheur semé, pour nettoyer, il s’y collait. Il pestait, car il est vrai qu’il était tout sauf agréable de passer derrière Josyane. Mais pour une fois, il ne trouvait pas la chose trop difficile, et était presque prêt à faire le ménage dans toute la maison plutôt que faire ses devoirs. Et au moins, quand il nettoyait, à défaut de le faire sur lui, sa mère le laissait regarder la télé après autant de temps qu’il le voulait, et ça, il trouvait ça génial.

EPISODE 3


EPISODE 5

1 commentaire:

  1. "les sims sous le soleil de Mexico" ça doit être une téléréalité ça...genre les "marseillais".

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